Le premier cours de l’année, c’est toujours une véritable plaie. Il faut se remettre dans un rythme de travail après deux longs mois à se prélasser. Andrew s’était habitué à ses grasses matinées, voire à ses nuits blanches passées à se perdre dans les méandres de l’internet moldue. Saviez-vous que la première vidéo du site YouTube était celle de son créateur au zoo ? Eh bien Andrew l’ignorait avant de tomber sur cette information à caractère extrêmement intéressant dans un article lambda sur un site obscur. N’essayez pas de comprendre comment ses recherches l’ont mené là - Andy lui-même ne s’en souvient même pas. Sûrement en passant de lien en lien, en quête de connaissance. Bref, tout ça pour dire que son été a été relativement peu passionnant et même plutôt solitaire. Il a bien aidé ses parents dans leur laboratoire pour les assister à la préparation de quelques potions, mais à quoi bon être en vacances pour travailler - et gratuitement en plus ? Alors bien vite, il a déserté le laboratoire pour s’installer devant son ordinateur et … et rien faire de bien intelligent, c’est vrai. Beaucoup de parties de jeux vidéos en ligne avec ses amis quelques moldus, pour être tout à fait honnête. Elles sont à l’origine de la grande majorité de ses nuits blanches, et donc de son relatif manque de sommeil. Merci les gars.
C’est donc les yeux gonflés de fatigue que Andrew s’est présenté à son cours de potion. Quelle douce torture de commencer par un cours presque essentiellement théorique dès le premier jour de l’année. Impossible de roupiller au fin fond de la classe, dissimulé derrière un élève plus grand pour ne pas se faire prendre. Pas que ce soit vraiment dans les habitudes d’Andrew mais … si l’occasion s’était présentée, il en aurait bien profité un peu. Après un bâillement caché derrière sa main, Andrew se faufile dans la salle de cours, son livre sous le bras. L’humidité ambiante des cachots lui donne la chair de poule alors que, en dehors du château, la chaleur estivale continue de torturer les âmes osant traîner en plein soleil. Comment pouvons-nous aimer une telle chaleur, d’ailleurs ? Il n’y a rien de plus désagréable. Et la transpiration, qui dégouline le long du front et colle aux vêtements … berk, berk et re-berk. Rien que d’y penser, Andy se sent tout collant et luisant. Finalement, l’humidité et la fraîcheur des cachots lui paraissent soudain bien agréables. Salvatrices, même !
La tête ailleurs, Andrew se dirige vers la première table de libre et se laisse choir sur le tabouret. Ah, il donnerait tout pour retrouver la douceur de son lit. Et l’année vient à peine de redémarrer. Ça promet. Un long soupir lui échappe tandis qu’il dépose son manuel de potions devant lui, avant de fouiller dans son sac pour en sortir plumes et parchemins. Il n’y a bien que les sorciers pour continuer d’écrire là-dessus, alors qu’existent désormais les ordinateurs portables. C’est tellement plus pratique, plus rapide.. et moins salissant. Andy se laisse dix minutes avant de se mettre de l’encre sur les doigts. Cinq si le professeur est pressé et débite les informations trop vite. En espérant surtout qu’Andrew ne renverse pas son encrier sur son binôme. La dernière fois que c'est arrivée, la pauvre Gryffondor partageant sa table de travail l’a maudit sur trois générations. Andy espère seulement qu’elle n’a pas vraiment lancé de sortilège, au lieu de quoi, sa progéniture risque d’en baver pour une simple histoire d’encre. Niveau malédiction diabolique, on a quand même connu mieux !
Ce n’est qu’après avoir sorti toutes ses petites affaires qu’Andrew lève la tête et constate qu’un camarade à lui, Kolia, est assis juste à sa droite. Le rouquin sursaute, surpris, et souffle :
" - Punaise Kolia, je ne t’avais pas vu ! Comment ça va ? Tu es mon binôme de labo ? Je te préviens, j’ai la tête ailleurs ce matin. Je vendrais père et mère pour une sieste, et j’exagère à peine !"
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